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Créé le : 30/10/2011 10:35
Modifié : 26/12/2012 21:55

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Darwin et le Boudisme ! !

12/08/2012 17:58

Darwin et le Boudisme ! !


La théorie de la coévolution gène-culture propose deux hypothèses intéressantes
concernant l’origine évolutionnaire des capacités d’apprentissage social. Dans le
premier cas, ces capacités d’apprentissage peuvent évoluer de telle sorte que certains
individus ‘parasitent’ les comportements appris et découverts par d’autres, c’est le
modèle de Rogers. Dans le second cas, en présence d’un environnement modérément
variable, les capacités d’apprentissage social peuvent réduire l’incertitude liée aux
changements environnementaux, c’est le modèle de Boyd et Richerson. Dans les deux
cas, ces modèles peuvent certainement rendre compte de l’évolution des capacités
d’apprentissage sociale chez les animaux et en partie chez l’homme.

La question de l’origine des capacités qui rendent la culture humaine originale et
notamment cumulative demeure ouverte. A ce propos, il n’est pas évident que les
mécanismes psychologiques à l’origine des aspects cumulatifs de la culture aient évolué
pour transmettre les éléments culturels. La plupart des mécanismes psychologiques a
évolué pour acquérir des informations utiles ‘ici et maintenant’, pas pour entretenir des
éléments stables et répandus dans une population. Pour qu’un mécanisme
psychologique évolue pour transmettre les éléments culturels, il faut que l’acquisition
des éléments stables en général ait un effet bénéfique sur la fitness biologique.

D’autre part, l’existence d’un mécanisme évolué pour transmettre certains
éléments culturels, comme dans le cas du langage, ne montre pas qu’il existe un
mécanisme de transmission des éléments culturels en général, mais uniquement de
spécifique à certaines catégories d’items. Autrement dit, il n’est pas évident qu’il existe
des mécanismes psychologiques qui aient évolué pour transmettre les éléments culturels
en général. Il pourrait exister des mécanismes psychologiques qui auraient évolué pour
transmettre certains éléments spécifiquement qui par ailleurs seraient culturels.
En ce qui me concerne, et pour des raisons qui seront apparentes par la suite, il
ne me semble pas évident que la culture soit une adaptation. La culture amplifie
considérablement les capacités humaines et elle est responsable, sans aucun doute, de
l’accommodation de l’homme à de nombreux environnements très différents. Mais c’est
justement parce que la culture agit comme un catalyseur des capacités humaines, de
quasiment toutes ses capacités, que la culture ne m’apparaît pas comme un phénomène
unitaire, clairement circonscrit par un ou quelques mécanismes psychologiques qui lui
seraient proprement dédiés. Le phénomène que nous appelons culture pourrait résulter
d’un assemblage divers de nombreuses capacités psychologiques ayant chacune évolué
pour des raisons spécifiques.


Jusqu’à la fin des années 80 ce constat semblait satisfaisant (e.g. Campbell,
1974). Cependant, en 1988, Rogers a soulevé un problème fondamental de ce point de
vue (A. R. Rogers, 1988).
Imaginons, nous propose Rogers, qu’il existe une espèce d’animaux, que nous
appellerons les Snerdwump, qui habite un environnement qui varie de temps à autres.
Dans cette espèce, certains animaux apprennent par essais et erreurs le comportement
approprié pour l’environnement dans lequel ils se trouvent. Le reste des Snerdwump
copie le comportement des autres individus. Dans une telle situation, les Snerdwump
évoluent jusqu’à un équilibre comprenant une certaine proportion d’animaux qui
apprennent par essais et erreurs et d’autres qui apprennent par imitation (voir Figure 17).
tel-00431055


Le paysage adaptatif des Snerdwump. (1) : la fitness des
Snerdwump qui apprennent par essais et erreurs ne varie pas en fonction
de la proportion de Snerdwump qui apprend socialement. (2) : la fitness
des Snerdwump qui apprennent socialement est d’autant plus élevée que
leur proportion est faible (car dans ce cas les individus qu’ils imitent sont
ceux qui ont appris par essais et erreurs). (3) : la fitness moyenne est stable
quand elle est identique à celle des individus qui apprennent par essais et
erreurs. (reproduit de A. R. Rogers, 1988).
L’équilibre atteint dépend en grande partie de la fréquence des changements de
l’environnement. Dans le cas extrême où l’environnement ne change jamais, tous les
individus deviennent des imitateurs pour ne pas payer le coût associé à l’apprentissage
par essais et erreurs. Dans l’autre cas extrême où l’environnement varie sans cesse, tous
les individus apprennent par essais et erreurs car l’information sociale est toujours
trompeuse. En accord avec ces hypothèses intuitives, des modèles plus développés ont
permis d’établir les principaux résultats suivants (Aoki, Wakano, & Feldman, 2005;
Feldman, Aoki, & Kumm, 1996; Henrich & Boyd, 1998; Wakano & Aoki, 2006;
Wakano, Aoki, & Feldman, 2004) :

1. Si l’environnement est très stable, la sélection naturelle privilégie un
déterminisme uniquement génétique.

 

2. Si l’environnement est très instable, la sélection naturelle privilégie un
apprentissage uniquement par essais et erreurs.
3. Dans les cas intermédiaires, l’apprentissage par essais et erreurs et par
imitation coexistent.
Ce qui est surprenant dans le modèle de Rogers, c’est que la fitness de la population à
l’équilibre est toujours identique à celle des individus qui apprennent par essais et
erreurs. D’une certaine manière, Rogers met en évidence le fait que réduire les coûts
associés à un apprentissage ne permet pas d’augmenter la qualité de l’apprentissage. En
copiant son maître, l’apprenant ne peut pas devenir meilleur, donc la fitness moyenne de
la population ne peut pas augmenter avec l’apprentissage social.
Rogers fait remarquer que ce résultat présente une difficulté sérieuse à toute
interprétation de la culture comme permettant aux individus de s’accommoder à des
changements de l’environnement33
33 Rogers (1988) utilise le terme adaptation dans le sens d’une correspondance entre des organismes et
leur environnement, indépendamment du fait que cette correspondance soit le produit de la sélection
naturelle. Pour ma part, j’utilise dans ce travail la notion d’adaptation comme produit de la sélection
naturelle (voir Sober 1984 à ce sujet). D’autre part, Rogers associe cette conception de l’adaptation au fait
que la sélection naturelle ne produit de telles adaptations que si elle augmente la fitness moyenne de la
population. Il reprend ici une interprétation classique du théorème de Fisher (1958) par Wright (1969) qui
est malheureusement erronée (e.g. Frank & Slatkin 1992). Cela amène Rogers à conclure que bien que
l’apprentissage social soit naturellement sélectionné ce n’est pas une adaptation car il n’augmente pas la
fitness moyenne de la population. Pour ces raisons j’ai interprété l’analyse de Rogers en termes de
production et d’exploitation d’information, et non en termes d’adaptation

 


 






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